Les mystères de l'art
Tête du Christ "Lépreux" (XVé) en bois marouflé polychrome
situé dans la basilique de Brioude (Haute Loire)
Spontanément, lorsque j'ai vu pour la première fois le Retable et sa Crucifixion, j'ai pensé au Christ Lépreux de Brioude. Celui-là je le connais bien pour être né non loin de là, à Ambert, dans le Puy-de-Dôme. C'est une sculpture du XVe siècle, polychrome, située dans la basilique Saint-Julien, l'un des chefs-d'œuvres de l'architecture romane auvergnate. Lui aussi souffre. La lèpre a laissé sur son corps des traces rouges identiques à celles qui marquent le corps du Christ de Colmar. Il a la bouche entr'ouverte. On lui voit les dents. Ses paupières sont légèrement baissées. Et son regard...
C'est peut-être l'un des plus beaux regard de Christ souffrant qui soient. Son humanité bouleverse. Il s'accorde à la bouche suppliante. Il exprime une lassitude extrême, comme si le Christ allait mourir là, devant nous, à l'instant même où on le contemple. Sans doute est-ce ce sentiment de fragilité terriblement humaine qui m'a impressionné et m'impressionne encore lorsque je vais à Brioude – et même lorsque je regarde, comme en ce moment, la reproduction de son visage sur une carte postale ... la suite sur le blog d'Olivier Cena / telerama.fr